Depuis quelques temps déjà, la situation à la maison était tendue, peut-être parce que je venais de mettre en cloque la sœur de ma copine. Oui ça devait avoir rapport avec ça. La situation me pesait tellement que j’avais fini par devenir cynique même dans mes pensées qui ne tournaient en général qu’autour de cela. Blum, Muse, Muse, Blum. Deux sœurs, deux complices que j’allais forcément séparées sans l’avoir voulu le moins du monde. Ca me rongeait de l’intérieur puisque qui plus est, j’avais de fortes chances de les perdre toutes les deux. Blum n’arriverait surement pas à comprendre pourquoi je lui avais fait ça, moi-même je ne me comprends pas vraiment sur ce coup là. Qui plus est c’est vraiment une fille super et je crois que c’est la première femme que j’aime avec autant de passion et d’ardeur. Et il a fallu que je vienne tout gâcher. Déjà la tromper, c’est stupide mais alors avec sa sœur c’est le pompon de la bêtise. Tout aurait peut-être pu revenir dans l’ordre si Muse n’avait pas annoncé sa grossesse. Personne ne savait qui pouvait être le père, elle s’était bien gardé d’avouer que c’était moi, encore heureux. Bon techniquement je ne sais pas encore si c’est le mien ou pas mais comme j en l’ai jamais vraiment vu avec un autre homme j’en déduis que … Que je ferais mieux d’aller lui parler oui mais pour le moment je me contente d’éviter les conflits, de quel côté que ce soit.
Reprenant mes esprits, je me rends compte que cela doit faire quelques minutes que j’observe les papiers toilettes comme si ma vie en dépendait. Rougissant légèrement j’attrape le premier paquet qui vient et pousse mon caddye plus loin. J’avais décidé de faire les courses en ce mercredi après midi. Après tout, même si ce n’était pas mon activité préférée tout ce qui me faisait sortir de la maison était bon à prendre. Au détour d’une allée mes yeux remarquent une jolie blonde concentrée devant les légumes. Je recule immédiatement et manque de renverser une jeune femme dans ma précipitation. Pourquoi Blum faisait-elle les courses aussi ? N’avais-je pas laissé un mot précisant que je me chargeais de ça ce matin ? Les souvenirs revenant, je sortais le dit mot de ma poche en me maudissant intérieurement tout en lâchant un juron ce qui choqua la veille dame qui passa à côté. Ma première réaction eut été de fuir ce que j’avais tendance à faire très souvent ces derniers temps mais acheter deux fois la même chose aurait été inutile et pas très rentable. Du coup je respire et m’exhorte au courage tout en me dirigeant vers elle. Etant toujours en train de choisir ses légumes, je décide d’y aller doucement, rappelant quelques souvenirs paraissant aujourd’hui si lointains. « Excusez moi vous pourriez me passer une poche s’il vous plait ? » J’observe sa réaction, un sourire aux lèvres en me disant que cette femme est tout de même vraiment merveilleuse.
Sujet: Re: TIME TO PRETEND ♦ blum Dim 24 Oct - 17:17
J'aimerais juste qu'on me donne un sens à tout ceci. Pourquoi au départ nous nous aimions et de fil en aiguille tout se perd, tout se fane, tout se détruit. Je ne sais pas comment on en est arrivé là, à ne plus agir naturellement, à me demander continuellement ce que j'ai fait de mal, à me torturer en m'interrogeant sur ce qu'il fait, s'il est en train de me tromper. Pourtant il fut un temps où tout était simple, tout était innocent, on s'aimait sans en souffrir, on s'aimait sans nous auto-détruire, on s'aimait au point d'en faire envier les autres.
Je désirerais le prendre entre quatre murs, lui crier de me dire ce qui s'est passé, lui hurler de m'aimer pour l'éternité, le faire promettre de ne jamais me quitter. Mais pourtant, par pudeur, tout ce mélodrame, je le garde en moi, et je sens que j'explose. Je sens que ce dégueulis de mots monte un peu plus chaque jour et que je vais bientôt lui vomir sur ses chaussures. Nous ne sommes peut-être pas lié par les liens du mariage, nous nous ne sommes pas promis de nous aimer jusqu'à la mort nous sépare, mais pourtant nous sommes tout de même liés par ce fœtus qui grandit en moi et par l'amour que nous nous portons mutuellement.
« Excusez moi vous pourriez me passer une poche s’il vous plait ? » Je vais peut-être paraître naïve et sotte, je ressemble peut-être à une adolescente vivant son premier amour en disant ça, mais qu'importe: cette voix, je pourrai la reconnaître à des kilomètres. La musicalité que sort de la bouche de mon compagnon m'a toujours hypnotisée et ce même après deux années d'amour. Cette voix suave avec ce don de me faire sourire, d'avoir l'illusion que tout va bien.
Sans plus attendre, je prends ses deux bras afin qu'il me prenne contre lui, tandis que je pose ses deux mains sur mon ventre afin de pouvoir ressentir celles-ci, chaudes et protectrices, contre le bébé qui pousse dans mon ventre. Et cela me permet d'avoir l'impression qu'il sait qu'il va être papa, et qu'il en est enchanté. Et même si cet acte d'affection de sa part n'est pas naturel, je préfère encore me bercer d'illusions plutôt qu'affronter la réalité.
Finalement, je me retourne pour l'embrasser mais tout s'effondre. Il me suffit que je croise son regard pour avoir en face la réalité, qui me brise indéniablement le cœur. J'aimerais l'harceler de questions, lui demander pourquoi dans ses yeux, au lieu de lire la passion, je ne vois que la gêne et la peur? Comment en sommes-nous arrivés là? Pourquoi on ne se dit plus rien ? Pourquoi faisons comme si on est biens?
Au lieu d'affronter la réalité, je préfère lui déposer un léger baiser sucré sur la joue et continuer ma quête dans le supermarché, armée de mon caddie. Parce qu'il est plus facile d'agir ainsi, cet art dans lequel j'excelle, faire semblant.
Lewis Haversham FAITHFULLY ∞ i'm forever yours
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Sujet: Re: TIME TO PRETEND ♦ blum Dim 24 Oct - 19:55
J’ai toujours été mauvais dans l’art de faire semblant, toujours. Je suis quelqu’un de direct et je n’ai jamais, jamais aimé mentir, c’est quelque chose que je trouve tellement stupide. Trouvais devrais-je dire vu la situation dans laquelle je nage allégrement. J’aurais peut-être mieux fait d’apprendre à me jouer des autres il y a bien longtemps, ça m’aurait évité de vivre cette situation entre deux eaux sans savoir laquelle m’entraine le plus vite. Voir Blum fait toujours battre mon cœur un peu plus vite, parce que je l’aime, parce qu’elle a cette façon gracieuse de se tenir debout, parce qu’elle pourrait avoir six mains et dix huit pieds qu’elle serait toujours pour moi la plus belle femme au monde. Pour autant désormais un autre sentiment contrebalancer cet amour immense que je ressentais pour elle, et nul d’autre que moi ne pouvait me l’imposer, c’était la honte. Je me sentais coupable de lui infliger ça, de l’avoir trahie, je me sentais presque souillé. Je ne voulais pas qu’elle souffre, je ne l’avais jamais voulu. Mais désormais il était évident que c’était trop tard, que je ne pouvais plus faire marche arrière, je devais affronter. C’est pourquoi je me suis vaillamment approchée d’elle.
Sa réaction m’est un peu étrangère et surtout dotée d’une désagréable sensation d’absolu, comme si elle avait besoin de sentir cette présence, comme si je lui faisais encore plus de mal en l’éloignant petit à petit de moi et de cet être que je devenais, rongé par les soucis. Déposant un léger baiser dans son cou, je la serre contre moi, ses deux mains sur son ventre comme elle les y a amené. Loin de m’imaginer qu’elle est aussi enceinte, je me contente de caresser la parcelle de son corps qu’elle m’offre, si petite soit-elle. Son voluptueux parfum m’emplit de légèreté et pour la première fois depuis longtemps, j’ai l’impression que tout vas bien, je me sens chez moi, en sécurité. Pour autant ce moment de bonheur cesse aussi rapidement qu’il est arrivé et Blum se détourne non sans déposer un baiser tel un effleurement sur ma joue. Je la regarde s’éloigner le cœur en miette. Cette distance qui s’est imposée, cette souffrance en peut plus durer. Je ne peux pas lui dire mais je dois faire en sorte que l’on redevienne comme avant, je ne veux pas qu’elle s’en aille. « Je t’aime Blum, et je t’aimerais toujours. » Quelques clients se tournent vers moi, j’ai l’air ridicule, trop romantique, fleur bleue ? Peu m’importe, je veux juste que ce soit elle qui se retourne, qu’elle dise quelque chose, n’importe quoi mais son silence me tue chaque seconde un peu plus.
Sujet: Re: TIME TO PRETEND ♦ blum Dim 24 Oct - 21:10
Et je me trouve, à cet instant, tant ridicule d'être incapable de faire face à mes soucis. J'ai toujours été franche, parfois même trop, et j'ai toujours désiré tout dire afin d'avoir l'amitié la plus sincère possible, et dans ce cas la plus belle. Pourtant, lorsqu'il s'agit de Lewis, tout semble différent, et je ne semble plus être capable de maîtriser mon corps, mon esprit et mon âme. Et c'est pourquoi je fuis, en traînant mon misérable caddie, en regrettant amèrement et en me détestant. Les secrets n'ont jamais été bon à garder car ils pourrissent en nous comme des colchiques, nous empoisonnent et nous tuent.
« Je t’aime Blum, et je t’aimerais toujours. » Je m'arrête immédiatement, je m'immobilise: à dire vrai, même si je voudrais avancer, mes jambes seraient incapables de s'exécuter tant elles tremblent. Les regards des gens autour de nous ne me touchent pas, ni les rires moqueurs, car en moi résonne intensément les mots qu'il a prononcé avec sincérité. Avec amour. Et le mot toujours n'a jamais eu pour moi autant de sens, ces mots sont plus que des paroles amoureuses, ils sont une promesse fondée et certaine. Et maintenant je suis dans la certitude que rien ne pourra nous brisé, non rien, car nous sommes tel ce mur incassable, qu'on aura beau tenté de briser, il restera immuable.
Et finalement, j'ose. Je me retourne et je fais face à lui, avec sa coupe déstructurée, ses yeux bleus que je croquerais volontiers et ses joues creuses dans lesquelles j'aime me réfugier. Et qu'importe, le caddie qui trône au milieu du supermarché que j'abandonne sans me retourner. Et qu'importe, que je me dirige vers lui comme si je ne l'avais pas vu depuis des années et comme si je sortais tout droit d'une série B. Et qu'importe le temps qu'emporte le vent, mieux vaut ton absence que ton indifférence.
Sans hésitations et le plus naturellement possible, je me blottis dans ses bras en réfugiant ma tête contre son cou bien que cela doive me coûter de me mettre sur la pointe des pieds. Son odeur qui caresse mes narines et sa peau douce contre la mienne m'apportent bien plus que de la tendresse, mais un sentiment bien-être et de sécurité. Il m'arrivait adolescente de me moquer des personnes qui croyaient en l'âme-sœur, mais à cet instant précis, quand nous sommes en train de nous enlacer en oubliant tout ce qui nous entoure, je ne peux m'empêcher d'y croire. Qu'il est uniquement mien et que nous finirons ensemble.
« Promets-moi que tu m'aimeras toujours. Jure-moi que rien ne nous séparera. »
Lewis Haversham FAITHFULLY ∞ i'm forever yours
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Sujet: Re: TIME TO PRETEND ♦ blum Dim 24 Oct - 23:35
Le ridicule ne tue pas, surtout si c’est nécessaire pour sauver mon couple. J’aurais pu me déshabiller devant tout le monde, danser la gigue ou n’importe quoi pour elle et cela voulait tout dire. C’était la bonne, je le savais, j’en avais conscience mais à ce rythme là j’allais la perdre. C’est pourquoi j’étais prêt à n’importe quoi pour qu’elle m’accorde un regard, une parole, quelque chose, tout simplement. Les quelques secondes que durèrent son immobilité comptent parmi les pires de ma vie. Il pouvait tout arriver, elle pouvait décider de continuer sa route et de le laisser là, anéanti en plus d’être ridicule. Quand enfin elle se retourne, mon cœur fait un bond dans ma poitrine. Elle est splendide, elle rayonne, je donnerais le bon Dieu sans confession pour pouvoir me plonger à profusion dans ses yeux, me fondre dans ses bras.
C’est sans doute absolument impensable pour quiconque n’était pas dans ma position mais je l’ai presque vu arriver au ralenti, cela aurait fait une parfaite scène d’amour dans un blockbuster hollywoodien, ne manquait plus que la petite musique romantique pour parfaire le tout. Il ouvrit les bras en lui souriant et la serra contre lui lorsqu’elle arriva enfin à destination. Mes mains caressèrent sans répit son do, ses hanches, chaque partie qu’il pouvait atteindre sans arrêter de la serrer contre lui. Elle était son pilier désormais, sans elle il pouvait s’effondrer à tout moment. Mais ses paroles me déchirèrent le cœur, parce qu’elle ne savait pas ce qu’elle était en train de demander, parce qu’elle était baignée par ce doux privilège que l’on appelle l’ignorance. Je pouvais en jurer mais elle le pouvait-elle ? Non cela lui était impossible et c’était ça qui me faisait peur plus que tout le reste. Je pouvais assumer d’avoir un enfant, même celui de sa sœur mais je ne pouvais m’enhardir et lui annoncer la vérité parce que la lueur qui s’allumerait dans ses yeux, je ne pourrais la supporter. « Je te promet que je t’aimerais jusqu’à mon dernier souffle Blum. Chaque seconde, mon cœur bat seulement pour toi. Souviens t’en quoi qu’il arrive. » Je dépose un baiser sur le haut de son crâne avant de caresser doucement ses cheveux. Nous avons sans doute l’air stupide au milieu de magasin mais sincèrement peu m’importe ce que le reste du monde peut penser de moi, seul son avis peut changer ma vie du tout eu tout.
Sujet: Re: TIME TO PRETEND ♦ blum Lun 25 Oct - 2:44
Je me souviens, il y a deux années de cela, parler de Lewis à mes amies avec passion, leur énumérer toutes ses qualités et insister sur le fait que je me sentais terriblement avec lui. Je m'en moquais de les rendre jalouses, je me moquais de leur donner de l'envie, j'avais tellement besoin de parler de lui, hurler mon amour, crier que c'est la première fois que je ressens ça. Mais je me souviens aussi du pessimisme de mes amies, en me disant que ce n'est pas à vingt-trois qu'on trouve l'amour de sa vie, que lui et moi ce ne sera pas éternel. Mais ma nouvelle croyance est d'imaginer que notre amour est éternel, que même après la mort, même au paradis, on s'aimera.
Je n'avais jamais pensé une seule seconde aimer une personne autant. Persuadée que l'amour c'était pour les faibles, je n'ai jamais voulu adolescente m'apprêter à ce genre de stupidités: le sexe, c'était tout, on va pas s'embêter de mots d'amour superficiels après tout. Et il est apparu, dans ce supermarché, m'a fait son sourire en coin qui me fait encore craquer, en me donnant le lait du haut de l'étagère. Et même si cela ne relevait pas du romantisme, même si nous n'avons pas connu le fameux coup de foudre immédiatement, ce fut pour moi la plus belle des rencontres. Vous savez, c'est comme si vous aviez toujours eu une pièce manquante, qui ne vous fait pas souffrir, mais qui vous fait parfois rêver, et une fois que vous l'avez, vous vous sentez deux plus fois vivante, une fois que vous avez goûté à cette pièce, vous ne pouvez vous en passer. Lewis est indéniablement cette pièce manquante, maintenant bien fixée à moi, impossible à détacher.
« Je te promet que je t’aimerais jusqu’à mon dernier souffle Blum. Chaque seconde, mon cœur bat seulement pour toi. Souviens t’en quoi qu’il arrive. » J'aimerais me contrôler, j'aimerais être plus pudique car je déteste m'afficher amoureuse et trop extravertie face à des inconnus, et pourtant, cette fois-ci, je n'y pense pas, je me contente d'accrocher mes bras autour de son cou en souriant bêtement. Et puis je repense à ses mots. « Souviens t'en quoi qu'il arrive. » Je ne peux m'empêcher de déchanter, peut-être trop paranoïaque, ou simplement peu convaincue. Nos disputes régulières ne peuvent être anodines, elles ont signifié quelque chose, et je doute qu'elles peuvent disparaître ainsi, dans un supermarché, entre le rayon légumes et saucisson. Alors je fronce sans le vouloir mes sourcils, et je me repasse cette phrase continuellement dans ma tête, et je me rends compte, que son ton était légèrement différent. Moins assuré, plus tremblant. Et tout ceci est loin d'être terminé.
Et j'ai pas envie, cette fois-ci, de faire comme si. De sourire bêtement en cachant une blessure intérieure, j'ai pas envie de me persuader que tout va bien et j'ai pas envie d'espérer que demain sera une journée magnifique. Alors je détache mes bras de son cou, et je glisse mes mains dans les siennes, et je le regarde droit dans les yeux, cette fois-ci je veux pas fuir, quitte à avoir mal, autant prendre le mal à la racine.
« Comment ça, souviens t'en quoi qu'il arrive? Il y a quelque chose qui va pas? »
Lewis Haversham FAITHFULLY ∞ i'm forever yours
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Sujet: Re: TIME TO PRETEND ♦ blum Jeu 28 Oct - 4:47
J’étais bien sot de penser qu’elle allait passer à côté de ma phrase, qu’elle n’allait pas comprendre le sous-entendu si peu subtil qu’on ne semblait voir que lui. Je l’aimais aussi pour ça, cette capacité à la réflexion qu’elle pouvait avoir, aussi sectaire que cela pouvait paraître, je n’étais jamais sortie avec une femme de peu d’intelligence, je m’en serais trop rapidement lassé. Mais Blum était loin d’être sotte, et pour la première fois je regrettais qu’elle ne soit pas tout simplement blonde et stupide, c’eut été plus facile à gérer. Pour autant cela ne pouvait être et je devais faire avec ce que l’on m’avait donné, c'est-à-dire une magnifique jeune femme que j’avais éhontément trahie. La voir devant moi, ses yeux bleus écarquillés, ses sourcils légèrement froncés me faisait perdre toute contenance. Après tout ce temps j’étais toujours l’homme qui admirait sa beauté brute pour la première fois, qui avait eu la chance de la posséder et de la posséder encore aujourd’hui. J’étais cet homme chanceux qui partageait chaque nuit son lit, qui épiait ses mouvements, qui pouvait la reconnaître au bruit de se respiration lorsqu’elle dort. J’étais cet homme chanceux qui avait tout gâché. Mes mains deviennent moites, je les retire des siennes, les tords nerveusement ne sachant comment me tirer de cette situation. Je devrais tout avouer, si j’étais un mec bien je lui aurais tout déballé, là près des fruits et légumes. Mais j’avais déjà prouvé que je n’étais pas quelqu’un de bien, je garderais donc le silence sur cette fâcheuse liaison, ne serait-ce que pour protéger son cœur pur.
« C’est fini Blum. » Je n’en reviens pas moi-même de ce que j’ose avancer. Penser cette éventualité était déjà douloureuse mais se l’entendre dire … J’avais l’impression que mon cœur venait de se déchirer en deux, perdre sa raison de vivre. Ma respiration se fit hachée quelques secondes, le temps de reprendre le contrôle de mon propre corps. Je n’avais su le faire avant donc il fallait que je sois fort aujourd’hui. Je relève donc la tête et la regarde avec une assurance que je suis en réalité bien loin de ressentir. « Terminé. Je ne peux plus. La vie ici, avec toi … C’est devenu trop difficile. Le plus simple reste que chacun vole de ses propres ailes. Il en faut un qui reste réaliste, nous deux, ça n’a plus lieu d’être, cette ville nous a transformé. Nous deux c’est terminé Blum, je suis désolé. » Je la regarde dans les yeux et me rends compte que je n’ai jamais autant souffert de ma vie. Parce que non seulement ma douleur m’atteint comme jamais, mais celle que je peux lire dans ses yeux me troue littéralement le cœur comme si un trente-cinq tonne s’amusait à rouler dessus, encore et encore. Tout sentiment autre que la peine ne pouvait m’atteindre, je n’étais moi-même que souffrance. Une souffrance qui semblait inaliénable, irréparable. J’arrivais à tenir debout par je ne sais quel miracle, la regardait sans ciller par l’opération du saint esprit. Tout était devenu si compliqué, comme si le malheur avait décidé qu’il nous avait épargné depuis trop longtemps, comme si nous ne pouvions avoir droit au bonheur. Chaque battement de cœur me devenait douloureux, je ne pouvais plus penser à quoi que ce soit de rationnel tant sa terreur me prenait aux tripes. Pourtant je ne voyais aucune autre alternative à notre problème, je préférais qu’elle me déteste plutôt que de haïr sa sœur, je préférais souffrir de la voir heureuse avec un autre plutôt de la voir malheureuse à cause de moi, encore plus qu’elle ne l’était déjà bien entendu. C’est pourquoi j’endurais ça, par amour, elle n’aurait du en douter tant je le lui avait répété.
Sujet: Re: TIME TO PRETEND ♦ blum Jeu 28 Oct - 13:14
J'ai toujours pensé que Lewis ne me ferait jamais de mal. Avant que je le rencontre, j'ai toujours eu cette ficheuse manie d'être avec des loosers un peu trop portés sur l'alcool ou sur la violence, alors quand je suis tombée amoureuse de lui, je savais très bien que cette ère était terminée. Qu'une nouvelle vie s'offrait à moi et que je n'avais plus à avoir peur. Avant nos disputes, je n'ai jamais pensé une seule seconde que Lewis pourrait un jour me tromper. Maintenant, j'en doute, et quand ses mains quittent les miennes, cela ne fait que confirmer mes doutes et mes peurs, cela ne fait que me sentir plus faible et piégée qu'avant.
« C'est fini Blum. » Je ne comprends pas. Les trois qu'il vient de me prononcer me semblent si incompréhensibles, si hors-contextes. Au début, je commence à rire légèrement en pensant que ceci est une blague, et puis je prends conscience. Que sa voix était bien trop serrée pour qu'il plaisante. Que sa mine peinée n'est pas une illusion. Il vient de me quitter, dans un supermarché, il vient de prononcer ces mots comme s'ils étaient banals, comme s'ils étaient imaginables. Je ne sais pas si j'ai mal, je ne sais pas si je souffre, j'ai simplement cette sensation de vide en moi, cette impression d'être creuse sans lui.
Et il enchaîne, il ne s'arrête pas, il prend mon cœur dans ses mains et y enfonce à chaque mot une aiguille profonde qui me déchire, qui me détruit. Il présente ses excuses, et je me rends compte que cette nuit je dormirai seule. Que je mangerai seule. Que je regarderai la télé seule. Que je me brosserai les dents seule. Que je serai seule, désespérément seule. Je pourrais, bien évidemment, ramper à ses pieds en lui suppliant de me reprendre, de retirer ses mots, de lui hurler combien je l'aime et combien je ne peux vivre sans lui. Pourtant, je me contente d'éclaircir ma gorge, de relever ma tête que j'avais baissé pour cacher mes larmes, et de serrer mes poings, d'enfoncer mes ongles dans mes paumes, pour contenir cette haine grandissante.
« Alors tu me dis ça ainsi, dans un supermarché? Tu me dis que nous deux c'est terminé sans même avoir parlé de nos problèmes avant, tu me dis que c'est fini alors que deux minutes auparavant tu sembles m'aimer comme jamais? Je... »
J'aimerais terminé, car j'ai tant de choses encore à lui dire, à lui hurler, mais je ne suis pas aussi forte que je le pensais, face à lui. Je suis devenue cette fille amoureuse à en crever, cette fille qui se sent tomber, qui se sent faillir. Et je veux tout de même continuer à lui parler, pour qu'il sache combien j'ai mal, pour qu'il sache que ce qu'il a brisé, c'est plus qu'un amour, mais c'est moi entièrement, que jamais je ne pourrai à nouveau aimer après ce qu'il vient de me faire. Alors même si je sanglote à cet instant précis, même si ma voix est transformée par mes larmes, je continue. Je continuerai.
« Peut-être que tu y penses depuis longtemps, après tout. Tu as sûrement fait en sorte qu'on se retrouve dans un supermarché, qu'on se prouve combien on s'aime, tu as fait en sorte que je ne me sente jamais aussi bien avec toi, au point de sentir mon cœur brulant d'amour pour ensuite me détruire. T'as fait exprès de prononcer ces mots ici n'est-ce pas? Un début d'histoire au supermarché, et puis une fin. »
J'ai toujours pensé que Lewis ne me ferait jamais de mal. Cependant, aujourd'hui, c'est la personne qui m'a le plus détruit de l'intérieur, c'est celui qui a tué quelque chose en moi qui renaîtra jamais. C'est l'homme qui m'a fait le plus souffrir, avec ses sourires innocents et ses paroles dignes d'un ange.
Lewis Haversham FAITHFULLY ∞ i'm forever yours
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Sujet: Re: TIME TO PRETEND ♦ blum Ven 29 Oct - 3:48
désolé pour le faux espoir je termine demain
Spoiler:
Tell me how i’m supposed to breath with no air est la chanson qui me trote dans la tête au moment où je prononce ces paroles car c’est exactement la sensation que j’ai, de perdre quelque chose d’indispensable à ma vie. Mais c’est la meilleure solution, je ne cesse de me le répéter, je l’aime assez pour la laisser partir et éviter qu’elle ne souffre plus. Pour autant ces bonnes résolutions ne me permettent pas de réagir positivement face à sa détresse. Chacune de ses larmes est un poignard qui me transperce le cœur, je rêve de la serrer contre moi, de les lui sécher, de lui promettre que tout ira bien mais je suis le seul instigateur de ce chagrin et ne peut faire aucun geste de compassion parce que je suis en train de me séparer de la chose qui me rend plus heureux que je ne l’ai jamais été. J’observe la scène en spectateur, c’est ma seule façon de tenir le coup, de ne pas m’impliquer, de ne pas penser à moi mais de ne voir que Blum, la raison de tout cela. Je ne me suis que trop laissé aller à penser à mon petit bonheur personnel.